[Interview] Jean Dell : « Ce qui fait le succès de Clem, c’est sa différence avec les autres séries »

Jean Dell / © Anne-Sophie Giraud
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A l’occasion des 15 ans des Hérault du Cinéma et de la Télé, j’ai pu aller à la rencontre de Jean Dell qui revient pour Ciné, Séries, Culture sur son parcours, sur Clem et nous en dit plus sur son actualité.

Bonjour Jean Dell. Depuis 2010, vous incarnez Michel Brimont dans la série Clem sur TF1. Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce rôle et que vous a-t-il apporté ?

Jean Dell : Au départ, il faut savoir que Clem était seulement un unitaire. Grâce à ce rôle, j’ai décroché une série télé familiale, populaire et très appréciée. Ce rôle m’a apporté une notoriété supérieure à celle que j’avais avant et qui était due au greffier Lemonnier dans Le Juge est une Femme. Ça n’a fait qu’asseoir cette notoriété. Ça m’a aussi apporté des rencontres : celles de Lucie Lucas, de Carole Richert, mais aussi de pleins de réalisateurs qui ont tourné Clem et avec qui je travaille de temps en temps sur d’autres films. Ça m’a aussi apporté une grande amitié avec Laurent Gamelon.

Et au bout de 8 saisons, prenez-vous toujours autant de plaisir à jouer ce personnage de Michel Brimont ?

Oui parce que ça peut vous paraitre très long 9 saisons mais j’ai très peu de jours de tournage quand je joue Michel Brimont. J’ai 15 jours par an, ce qui n’est pas beaucoup, donc j’ai toujours autant de plaisir. Je ne suis pas lassé contrairement peut-être aux premiers rôles. C’est très difficile pour eux de tourner quatre, cinq, voire six mois de l’année. Mais moi, non je ne suis pas lassé. Au contraire, j’en redemande. Faites grandir Michel Brimont ! (Rires)

Clem Saison 7

Selon vous, qu’est-ce qui fait le succès de la série ?

Ce qui fait le succès de la série, c’est sa différence avec les autres. Il n’y a pas de gyrophare, pas de flic, pas de cadavre, pas de poursuite en voiture. C’est une série familiale au même niveau qu’Une Famille Formidable ou des séries comme Fais pas ci, Fais pas ça. Enfin, on a autre chose que des séries policières à la télé. Et surtout c’est une série où tout le monde peut s’identifier, ce qui n’était pas gagné au départ. Clem, c’est un drame à la base avec l’histoire de cette jeune fille de 17 ans qui accouche d’un enfant. Et TF1 en a fait une comédie sérieuse c’est-à-dire que le sujet est vraiment traité sérieusement. C’est vraiment un pari réussi.

Et puis la série permet d’aborder pleins de sujets de société aussi ?

La série a permis d’aborder pleins de sujets de société surtout avec Victoria Abril qui a été alcoolique, qui a eu un cancer, qui a eu un fils caché, un père caché… Qu’est-ce qu’elle a eu d’autres ? Elle a tout eu Victoria la pauvre… Jean-Paul a connu l’adultère, Michel aussi (Rires).

Avant Clem, vous avez joué durant 12 ans le rôle du greffier dans Alice Nevers, Le Juge est une femme. Tenir un rôle récurrent dans une série, est-ce que c’est un exercice qui vous intéresse particulièrement ?

Tous les exercices m’intéressent. Ç’en est un comme un autre. La différence, c’est que suis parti du Juge est une femme. J’ai quitté la série car on peut dire que, à un moment donné, il faut savoir sortir du confort financier pour provoquer les choses. Et puis surtout faire autre chose. Je m’enfermais dans ce rôle-là, je pensais que j’étais trop vieux pour jouer le greffier. J’avais 50 ans quand je l’ai quitté. Je me suis dit que je ne pouvais plus dire « Madame le juge, on vous demande au téléphone ». J’étais trop vieux alors je suis parti.

Alice Nevers, le juge est une femme
© TF1 / Christophe Charzat

Les téléspectateurs le savent peut-être moins mais vous êtes aussi un auteur de pièces de théâtre à succès. Est-ce que l’écriture vous as toujours intéressé ?

L’écriture m’a toujours intéressée. En tout cas, l’écriture m’a donné l’occasion de gagner ma vie puisqu’au départ quand on est comédien, personne ne vous donne de rôle. C’est très difficile d’avoir un premier rôle, pas dans le sens d’être la star d’un film, mais d’obtenir le premier rôle de votre vie. Donc je me suis donné du travail. J’ai commencé à écrire des sketchs. En fait, j’écris pour me donner du travail. Je n’écris pas vraiment par plaisir d’écrire, je ne porte pas une œuvre. J’écris pour me donner du travail qui me rapportera de l’argent pour vivre, tout simplement, comme tout le monde (rires).

 Que nous réserve la prochaine saison de Clem ?

Alors, c’est un peu tôt pour en parler. Les scénarios je ne les ai pas encore lus. Je sais qu’il y aura énormément de changements, notamment de personnages. Mais rassurez-vous, Michel et Marie-France restent. C’est ça le plus important ! D’autres s’en iront, d’autres apparaîtront, d’autres auront grandi et d’autres reviendront.

Clem Saison 9
© Philippe Warrin / Merlin productions / TF1

Pour conclure, quels sont vos projets pour la suite ?

Je fais une petite apparition dans Une Famille Formidable et j’ai écrit une pièce de théâtre qui sera jouée à Toulouse en octobre, à la rentrée, au théâtre Les 3 T et qui sera certainement montée à Paris en 2019, en septembre. Mais on commence par Toulouse.

Un grand merci à Jean Dell qui a pris le temps de répondre à mes questions pour Ciné, Séries, Culture.

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